Le ministre de l’agriculture, de la production animale et halieutique, Koutéra BATAKA, est à la pointe du combat pour la promotion de l’aviculture nationale lui-même ayant déjà organisé des rencontres en ce sens avec les acteurs.
Le 18 Mai 2020, une note de service portant obligation de signature de contrats pour l’achat de volailles locales a été sortie par le ministre. Dans sa note, il a demandé «à tous les importateurs et les distributeurs de produits de volailles de prendre toutes les mesures urgentes, à travers des contrats clairs et précis, pour l’enlèvement immédiat des volailles en souffrance d’une part, et pour la fourniture régulière de volaille d’autre part, et ceci dans un délai de quinze (15) jours à compter de la signature de la présente note ».
Selon le ministre Koutéra BATAKA, les services de douanes sont saisis pour «veiller à ce qu’aucune importation de produits avicoles se réalise sans une autorisation formellement signée par le ministre chargé de la production animale et halieutique, tel que prévue par les textes en vigueur ».
Le CERSA joue son leadership pour redynamiser la filière avicole
Résolument, le Centre d’Excellence Régional sur les Sciences Aviaires (CERSA) de l’Université de Lomé a décidé de prendre le taureau par les cornes ou plutôt la poule par les ailes. Le centre, sous l’égide de son directeur, le Professeur Kokou TONA, joue pleinement son leadership dans la redynamisation de la filière avicole notamment à travers la mobilisation acteurs des différents maillons de la filière : producteurs, transformateurs, distributeurs, etc.
Ainsi, durant plusieurs jours, le CERSA est en plein dans sa vision de contribuer au développement et à l’amélioration des capacités productives de tous les maillons de la filière en vue de les rendre compétitifs et de répondre aux besoins nationaux. Une série de réunions et séances de travail a été initiée entre les chercheurs et des membres de l’interprofession avicole du Togo dans toutes leurs dimensions. Pour rappel, le Togo importe environ 24 mille tonnes de produits avicoles congelés par an tandis que la production locale est en souffrance. Il faut inverser la tendance. Ces rencontres avec les éleveurs, les transformateurs, les importateurs et les distributeurs de produits avicoles ont pour objectif de chercher des voies et des moyens de sortir la filière avicole de l’ornière.
Il a été question au cours de leurs échanges d’organiser la filière avicole de sorte que la production nationale de volailles puisse satisfaire, en quantité et en qualité, la consommation nationale et à coût raisonnable pour le consommateur final.
« Si nous ne faisons pas quelque chose dès maintenant, l’avenir de la filière avicole risque d’être très difficile », avertit Sinko BANAKINAO, le président de la Confédération de l’Interprofession avicole du Togo qui par la suite soutient avec force et vigueur que la filière avicole est susceptible de créer de l’emploi pour des centaines de jeunes et de sortir des milliers de Togolais de la pauvreté.
Qu’ils soient de différentes exploitations avicoles telles que MDL, ABC ou encore Terre Bénie, les acteurs veulent coordonner leurs actions en faveur d’une filière avicole nationale responsable, florissante et épanouissante pour les acteurs et les consommateurs. Les acteurs de la filière veulent désormais avoir des réponses à de récurrentes questions concernant le maillage des producteurs de poulet au plan national. Quelles sont les quantités disponibles ? Existe-t-il des transformateurs qualifiés (abattoirs et spécialistes de découpes, etc) ? A quel prix vendre le poulet local afin que les éleveurs, les distributeurs et les consommateurs y trouvent leurs comptes ?
Les distributeurs en séance de travail avec le CERSA
Les acteurs en séance de travail avec le CERSA
Aujourd’hui, la mobilisation des autorités et des acteurs est à la hauteur des enjeux liés à la filière. En clair, les Africains en général et les Togolais en particulier veulent désormais produire les poulets qu’ils consomment et consommer les poulets qu’ils produisent. Il est évident qu’en ce qui concerne le Togo et la sous-région d’Afrique de l’Ouest et du Centre, le CERSA a un grand rôle de leadership à jouer. Ce rôle se décline en formation d’experts et techniciens avicoles, dans l’appui-conseil aux professionnels de la filière.
Dans cette optique, le Centre s’est doté d’un complexe pédagogique et de recherche avec un laboratoire bien équipé. Il a entre autres, formé de nombreux techniciens avicoles au Bénin, Burkina Faso, Mali, Sénégal et Togo, enregistré plus 140 étudiants de niveau Master et une cinquantaine de niveau Doctorat. Parallèlement, le centre s’investit dans l’appui-conseil. La bataille pour une aviculture nouvelle, moderne, solide et qui crée des emplois ne fait que commencer. Les acteurs togolais dans leur ensemble sont prêts.
Le directeur du CERSA, le Prof. Kokou Tona soutient : « Pour la modernisation de l’aviculture en Afrique, le CERSA est prêt pour accompagner les acteurs mais il faut davantage de volonté politique ».
Par Fernand TONA
Chargé de communication du CERSA